Mont Buet

Mont Buet ( 3096 m ):
Personne n 'a dit que ce serait facile ( 02/07/09 )

« Si ta photo n'est pas bonne, c'est que tu n'étais pas assez près » Robert Capa. 
Alors j'approche.

Etant donnée l'altitude, obligé d'attendre juillet pour ne pas se retrouver au milieu de plaques de neige instables ou de passages techniques.
Le but est de profiter du point du vue sur la chaine du Mont Blanc, idéalement avec lever de soleil pour contempler 
Donc grosse contrainte météo.

Autre question: Bivouac ou départ très tôt du refuge ?
Avec l'expérience du Grand Galibier l'année précédente ( fini à la couverture de survie pourtant fin juillet ), 
ayant cette fois des équipements adaptés, cela parait jouable.

Trajet vers le Hameau du Buet::

Première difficulté, m'auto-convaincre qu'un voyage peut être agréable même si on passe à un moment par la Suisse. 
( Etant donné la proximité et ce dont regorge ce pays en terme de sites intéressants, c'est un effort indispensable )
Viamichelin montre quand même que la différence est nette en faveur du trajet direct par la Suisse plutôt que par Bourg en Bresse, Genève ou Annecy.
Donc un passage à l'Office du Tourisme du coin qui vend la vignette, donner les sous et son identité car les Suisses sont quand mêmes tous un peu flics...

Entre couper par le Jura ou remonter à Bâle, l'humeur du moment m'a fait choisir ( distance moins longues mais routes plus mauvaises par le Jura ).

	

Direction Bâle. Très bizarre de partir plein nord pour des vacances! 
4h de route avec départ à 9h pour arriver en voiture à 13h.
La réservation au refuge de la Pierre à Bérard a été faite 3 jours avant, à cette période c'est jouable.

Réserver si tard permet surtout d'avoir une idée de la météo.

Pas de problème de douane, juste les camions qui bloquent toute la file de droite sur l'autoroute avant la fontière à Bâle.
A Berne il y avait des bouchons mais dans le sens contraire.

Le trajet n'est pas très long, les villes suisses s'enchainent rapidement, juste pénible de respecter strictement les limites de vitesse de peur des amendes.
Après Martigny, il faut passer le col de la Forclaz qui est un peu long en voiture, il doit être bien à vélo mais il y a un trafic auto insupportable.
Retour en France, passage à Vallorcine, on approche.

"Qui veut gravir une Montagne, commence par le bas" ( proverbe chinois )

Soleil tout le long du trajet mais on annonce des orages sur les reliefs.
Au téléphone, la gardienne du refuge avait dit d'être là avant 18h.
Mais je suis content d'être en avance par rapport à cet horaire en espérant arriver avant d'éventuels orages.

En même temps je me demande ce que je ferai en arrivant si tôt, il faut 2 heures pour aller au refuge,
donc je devrais arriver vers 15h.

Aucun problème pour trouver le parking comme repéré sur géoportail et googlearth, en sortie du hameau.
La surprise est que le départ du trajet est pile poil en face du parking.

Montée au refuge de la Pierre à Bérard:

	Bizarre, j'arrive du soleil et je vais vers le ciel gris et l'orage. Il se met un peu à pleuvoir.
	Pas rassurant ni engageant.

	En fait il y a beaucoup de monde au refuge malgré l'heure, ils ont fini leurs sorties de la journée et se reposent.
	D'aucuns discutent, d'autres lisent ou observent à la jumelle les glaciers et bestioles à côté du refuge.

Nuit au refuge:

	Tiens il y a une pierre dans mon lit ! Je n'avais pas deviné le lien entre le nom du refuge et ce truc,
	A un mètre de moi, cela devient plus clair... Ensuite en regardant l'arrière du refuge depuis plus haut, cela devient clair.

	Lors du repas, j'apprends que 2 gars et le groupe de l'UCPA vont aussi au Mont Buet.
	Le gars de l'UCPA voulant bouger ses petites ados, il déjeune au plus tôt, soit 5h30, et part ensuite.

	Je reste convaincu que l'on est à l'ouest du Mont Blanc et donc que le lever du jour se fait sur le Mont Blanc avec de superbes vues à saisir.
	Cela vient de recherche via googlearth sans faire attention aux détails de l'orientation.
	Mais à la vue du panneau solaire au dessus du refuge, je me demande pourquoi il est tourné vers ce que je crois être l'est.

Départ du refuge:

	Petit sommeil mais pas de gens gênants empêchant de dormir.
	Le soleil, les bruits en dessous, le fait de se dire que la vue sera plus jolie le matin m'amène à me lever vers 5h30.

	Le soleil se lève au dessus du vallon de Bérard d'où je venais. Aïe j'ai tout faux sur l'orientation:
	Le Mont Blanc est au sud vers lequel est bien évidemment tourné le panneau solaire.

	Je me suis levé avec les premiers groupes, voulant partir au plus tôt comme eux. 
        Sauf qu'un autre groupe s'est réveillé et squatte les toilettes, les 2 autres groupes qui me précèdent ont 20 minutes d'avance sur moi.
	Départ à 6h15, avec de très jolies couleurs.

Approche du col de Salenton: Trop de cairns tuent les cairns

	Approche du passage difficile relevé sur le profil.
	En fait cela passe tout seul en montant en faisant des bons choix et en suivant les traits rouges sur les roches
	bien visibles à la montée tant qu'on les suit. En descendant cela sera galère.
	
	

	Une personne plus tard dira que ce sont les cairns des skis de rando qui apportent la confusion.
	Il faut éviter de suivre les plus visibles qui sont les plus élevés sur les rochers !

	On ne va pas pas au col de Salenton ( on voit un panneau indicateur au-dessus ), on passe sous l'Aiguille de Salenton,
	c'est un petit repos car la transition vers le passage suivant ( pas de nom sur la carte IGN ) est assez plane, tout étant relatif.

	Ensuite de grands névés se passent facilement et agréablement étant donnée la consistance de la neige au petit matin. 
		( plus tard dans la saison, des photos sur internet montrent qu'il n'y a plus que des petits névés, logique ! ).
	


Première récompense: Contemplation:

	Arrivée à la fin des grands névés, la neige est bonne, cela passe bien.
	Un très joli cairn, même pour moi qui ne suis pas fan, 
	et se tournant à gauche, boum, plein les yeux...

		
            
        Un joli cairn, une jolie bêbête, une jolie vue sur le Mont Blanc. Tout cela pour cela, bien fait de venir !

	Sauf que le plaisir me fera penser que le sommet est proche. En fait, on est seulement à la moitié et le plus dur arrive !

C'est quoi çà ? Petit oubli sous les panneaux solaires:

        Un joli cairn, une jolie vue sur la chaine du Mont Blanc, la fleur au fusil, on pense être arrivé.
	A la lecture du profil, j'avais gardé en tête un seul passage difficile après le refuge n'ayant regardé le final que sur sa fin. 

        Ben non, on n'est pas au bout, loin de là ! En fait on n'est qu'à la moitié du parcours au niveau temps.
        Le mur qui arrive explique le temps qui va devenir plus long...

	

	Devant moi une personne qui fait son jogging en montagne. Entrainement pour le trail du Mont Blanc ?
	Petite hésitation en haut, plus de cairn, de marque, de sentier visible.
	Une personne qui redescend me permet de voir qu'il faut passer sous les panneaux solaires pour monter sur la crête.

Ouf:

	Avant le passage final, un petit bout olé olé après les panneaux solaires, passé en dessous, on monte sur une crête, on sort du passage étroit,
         le temps de prendre une vidéo avant les nuages, on voit les premiers qui arrivent.

	
	C'est reparti, pas de problème, cela se fait à l'énergie et histoire d'arriver avant les nuages.
	

	Arrivée au sommet. Comme on dit à côté de moi, "Cela se forme". Impressionnant la vitesse de formation des nuages du haut vers le bas.


	Un petit 360 malgré les nuages pour saisir l'ambiance ( faire actualiser la page si cela ne bouge pas quand la souris est dessus )

Première étape de descente et pause:

	Après avoir attendu en espérant que les nuages disparaissent pour faire un joli 360°, décision de redescendre car il fait froid
        et avec l'expérience du pic de Bure, je devine la descente difficile.
	Comme prévu ce fut pénible pour les jambes. Repos au cairn avec vue sur le chaine du Mont Blanc. 
	
	Pour m'occuper, je me fais un plan "lecture d'un message de Dieu dans les nuages" comme quand j'étais petit...
		Au dessus du Mont Blanc, tout s'écarte et les nuages forment une image claire et nette.
	...
	L'avenir dira s'il fallait y voir le début réjouissant ou la fin terrifiante. Je relirai Kipling. Que sera sera, whatever will be,...
	
	Au Buet, il y a alternance de nuages et d'éclaircies. Seul le sommet du Mont Blanc restera toujours dans les nuages.

Retour au refuge:

	Neige molle à cette heure, pas facile.
	

	Pénible, mais il y a du passage. Petit erreur dans les rochers, à la descente c'est moins évident.
	

	Une rencontre, comme au Chasseral je me demande si cela signifie quelquechose, les bestioles n'ont pas peur de moi.

	D'ailleurs c'est la remarque de gars qui me rattrapent car je regarde stoïque la bête à côté de moi 
	"Il a pas peur de toi, t'as un truc ?", les cinquentenaires joviaux du sud ouest ont le tutoiement facile, c'est sympa.



Repos:

	Comme nous sommes là pour la seconde nuit, nous avons droit à la table spéciale seconde nuité.
	Cela va s'expliquer par le menu. Pour les autres, cela sera comme hier spaghettis-fromage-champignons-lard-boeuf haché.
	Pour nous tartiflette assez appréciée. Dommage qu'il y ait si peu de lard et trop de champignons.

	A la fin du repas, présentation de la douloureuse: 70,5 euros ( 2 consos plus 32 euros en 1/2 pension par jour = coucher + repas soir + petit déj )

	Nuit pénible avec des gars qui ronflent irrégulièrement comme s'ils s'asphyxiaient.

Départ: 

	Les jambes sont très lourdes. Le temps est beau au lever.



	A mi-parcours, il y a déjà des nuages sur les reliefs. Pas de regrets pour le jour choisi.

Conclusion:

	- Comme dit le proverbe tibétain, "Quand tu arrives en haut de la Montagne, continues de grimper"
	  Pour la part de contemplation qui m'est chère, cet endroit est particulièrement favorable et indiqué sauf météo. 
			Mont BLanc des Dames. Le Brévent, Refuge d'Anterne, Les aiguilles rouges, ...  
		              en particulier Col du Belvédère au dessus du Lac Blanc dans les aiguilles rouges depuis le col des Mottets
		              ( pas l'impression de réinventer le fil à couper le beurre ? le TMB en l'occurrence... ) 

	- 5 km montée et 5 km retour depuis le refuge, cela passe. En une traite cela ferait 13 + 13, difficile.  

	- Refuge: Paiement par chèque ou espèces, pas de carte bleue !!!!

        - Météo: Très changeante, la proximité de la chaîne du Mont Blanc ?

	- Route: Accès à Chamonix simple hormis le col de la Forclaz.
			mais traversées de Mulhouse, Bâle, Berne, pas mal de villes et de risque de bouchon
			Cela reste quand même un énorme gain de temps et d'argent au final.
	- Pas eu le temps de prendre des photos sans nuage depuis le sommet, d'où on voit un glacier imposant ( Argentière ? ).

Résumé avec photo illustrée des passages difficiles:

	- Plan accès ( cliquer sur l'image pour l'avoir en vrai grandeur )

		Route:		lien viamichelin

Départ: Parking au Hameau du Buet

carte IGN: Massif du Mont Blanc 3630 ET, tout à l'ouest de la carte ( côté Est sans départ rando sur 3530 ET )

	- Tracé GPS 
		 On voit que la première difficulté a été prise le matin par la droite avec une pente raide, 
                     par la gauche à la descente. Les cairn et moi !

	- Tracé sous Googlearth

			fichier kml pour Google Earth

	- Profil

Tracé trouvé sur le web avec carte IGN:  ( ski de rando ? trop droit après Pierre à Bérard ) )


Refuge:

Lien divers: 	- Site Haute Savoie

		- Site Rando Mont Blanc ( le kml en 44 )

		- Site gpx, kml